La terre d'où je viens est dans le Nord
Je sacrifie à Héra aux bras blancs
Ou pointe mon arc sur Phoebos, Appollon
Mais les dieux que je connais sont tous du sang d'Hypérion
En face, mille cavaliers portent la lance à pointe de fer
Leurs noms nous sont connus, leurs visages familiers
Je porte le bouclier et la lance
Armure de cuir noir et de bronze
À mes côtés Pallas, Athéna aux yeux pers m'exhorte de ses cris aigus
Derrière moi les phalanges sont hérissées de piques de bronze.
Elles ont raison des premiers archers qui nous envoient leurs traits
Puis c' est la mêlée à coups de piques d' épées et de glaive
Des pierres immenses brisent des crânes,
Des javelots percent muscles et os.
L'acier tranche ligaments et artères
Cette guerre intestine aura-t-elle une trève ?
Eux aussi connaissent le fils de Zeus et de Latone
Et un de leurs ancêtres eut le trident pour sceptre
Pourtant ils nous combattent avec rage
Et force sous le sombre ciel Ouranien
Avec l' aurore arrivent ceux du dehors qui érigent leur croix de malheur sur nos squelettes
Une église remplace la maison du Cronide aux cinquante Néréides
Sa cloche sonne l' heure pour les esclaves, ceux qui refusent le plan sont assassinés
Jusqu'à' l' aube d' une race nouvelle d'ombres sans âme et sans passé
Ceux-là ne sont plus des fils de Thulé
Les derniers éléphants le sont. Les ours et les loups mais pas eux
La très lointaine Thulé s'éloigne encore, on me croit fou parce qu'à la façon
Des guerriers Atlantes, je porte toujours le bouclier et la lance.